LETIZIA LE FUR
Le crépuscule des lieux & Décolorisation
du 21 mai au 27 juillet 2025

Vernissage mercredi 21 mai | 18h

Letizia Le Fur Letizia Le Fur, vit et travaille à Paris. Diplômée de l’école des Beaux-Arts de Tours en 1998, Letizia Le Fur a initialement été formée à la peinture. Encouragée par l’artiste et professeure Valérie Belin, elle oriente rapidement sa quête esthétique vers la photographie. Lauréate du Prix Paris Je t'aime x Photodays (2023-24), de la Grande Commande de la BNF (2022), du Prix Leica/Alpine (2019) et du Prix Fenêtres ouvertes de la MEP (2020), elle est également choisie comme résidente par le festival Planches Contact de Deauville 2020, par le festival Incadaques 2021 et par le festival Vichy Portrait(s) en 2023. Nominée au Prix Niepce en 2022. Son travail fait l’objet d’expositions collectives et personnelles, ainsi que de publications. Ses livres sont édités par les maisons d'édition Rue du Bouquet, Filigranes et RVB Books. 

Le travail de Letizia Le Fur, naviguant constamment entre réalité et fiction, explore les différents champs de représentation de la beauté De ses études émerge la connaissance de l’histoire de l’art, la maitrise de la lumière, l’attention à la couleur. Cette couleur si particulière, que la photographe travaille comme un peintre, par petites touches. Et, comme un peintre mélange les couleurs sur sa palette, Letizia Le Fur, isole et transforme, corrige, ajoute, exalte les tonalités, les amplifie pour transcender le réel et créer cette sensation de monde irréel, perché entre le fantastique et le rêve. Sa quête d’harmonie et de beauté, telle la pratique d’un culte, en opposition à la laideur et à l’inapproprié, est libérée et éloignée des codes en vigueur, inattendue, absolue, parfois secrète.




Letizia Le Fur ne cherche pas à collecter des histoires. Loin du document ou de l’iconographie, ses images composent des strates. Les lignes s’entrecroisent et les motifs se juxtaposent. Les volumes s’aplanissent et les points de fuite remontent à la surface. Il y a une forme de déréalisation, d’étrangeté qui passe aussi par la couleur : patiemment retravaillée, extrapolée, elle tire presque toujours vers le pastel. Entre nature-morte acidulée et magasine déco d’un autre temps, le visible apparaît « de manière oblique » et le rebut est transformé en sujet de désir, ce qui est peut-être le moteur fondamental de toute image.

extrait du texte de Grégoire Prangé, critique d’art


Le « crépuscule des lieux » s’approche en ce sens du « crépuscule des dieux » de Richard Wagner, en cela qu’il expose le déclin du jour non pas comme simple promesse de l’aube, mais comme portant en son sein cette aube à venir – il la contient déjà, elle est en lui. À la fois vestiges et aube nouvelle, traits d’union entre passé et futur, ces images s’inscrivent pleinement dans notre quotidien et son éphémérité, ce à quoi renvoient peut-être les mouchoirs sur lesquels elles se matérialisent. D’une grande légèreté, partiellement transparents, constamment à la limite du froissement, ces mouchoirs de soie rejoignent la fragilité des histoires qu’ils absorbent. Ils les accueillent et en symbolisent du même coup le caractère profondément intime. Car ces maisons sont toujours habitées dans leur intimité. Ici, un dossier marqué par de nombreux frottements ; là, un fauteuil semble encore occupé, en creux. Les lits sont faits depuis longtemps – les meubles plus ou moins rangés – mais la matière est comme imprégnée d’une multitude de traces qui, pour qui leur prête attention, ouvrent autant de portes à l’imaginaire. Au contraire des magasines de déco dont nous parlions plus haut, de ces mises en scène impersonnelles d’objets encore intouchés, ces lieux sont investis d’une mémoire – presque morts, ils transpirent la vie – l’aube du jour, déjà ?  












œuvres à venir
©arrêt sur l’image galerie45 cours du médoc 33300 bordeauxdu mercredi au samedi | 14h30 à 18h30